Sous-sections

Théorèmes de Lebesgue


Théorème de convergence monotone

Théorème 11.2.1   Soient f1,..., fn,... des fonctions mesurables positives sur E telles que

0≤f1≤...≤fnfn+1≤...

Posons

f (x) = $\displaystyle \sup_{{n}}^{}$fn(x).

Alors

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f.

Preuve du théorème 9.2.1 : Posons

αn = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn.

Alors, puisque la suite fn est croissante, les αn convergent vers une limite

αnα∈[0, + ∞].

Par définition f domine les fn, ainsi

α$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f.

Soit $ \varphi$ une fonction étagée positive et dominée par f et soit 0 < a < 1. Si on pose

En = {xE    /    fn(x)≥a$\displaystyle \varphi$(x)},

il est clair que EnEn+1 et E = ∪nEn.
D'où pour tout n,

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn$\displaystyle \int_{{E_{n}}}^{}$fna$\displaystyle \int_{{E_n}}^{}$$\displaystyle \varphi$.

Autrement dit, pour tout $ \varphi$ dominé par f et pour tout 0 < a < 1,

α$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fna$\displaystyle \int_{{E}}^{}$$\displaystyle \varphi$     $\displaystyle \Longrightarrow$     α$\displaystyle \int_{{E}}^{}$$\displaystyle \varphi$     $\displaystyle \Longrightarrow$     α$\displaystyle \sup_{{\varphi}}^{}$IE($\displaystyle \varphi$) = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$f.

Si bien qu'on a montré que

α = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$f.    $\displaystyle \Box$

Lemme de Fatou

Une conséquence du théorème de convergence monotone 9.2.1 est le

Lemme 11.2.2   Soient fn des fonctions mesurables sur E et positives. Si

f (x) = $\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf fn(x) = $\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$$\displaystyle \inf_{{i\geq n}}^{}${fi(x)},

alors

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$$\displaystyle \int_{{E}}^{}$inf fn.

Preuve du lemme de Fatou : Posons

gn(x) = $\displaystyle \inf_{{i\geq n}}^{}${fi(x)}.

Par définition,

0≤g1(x)≤g2(x)≤...≤gn(x).

Alors, d'après le théorème 9.2.1 de convergence monotone,

\begin{equation*}\begin{aligned}
\int_{E} f(x)dx &= \lim_{n\rightarrow \infty}\...
...infty}\inf_{i\geq n}\int_{E}f_{n}(x)dx. \quad \Box
\end{aligned}\end{equation*}


Théorème de convergence dominée

Théorème 11.2.3   Soient fn$ \mathscr$L1(E), une suite de fonctions sommable sur E telles que
  1. fn(x)→f (x) p.p. sur E
  2. $ \left\vert\vphantom{{f_{n}}}\right.$fn$ \left.\vphantom{{f_{n}}}\right\vert$g$ \mathscr$L1(E)
Alors f$ \mathcal {L}$1(E) et

$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn(x)dx = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$f (x)dx.

C'est le résultat central de la théorie de Lebesgue. Il en découle tous les théorèmes de passage à la limite.

Son avantage par rapport à la théorie classique de Riemann, c'est son énoncé valable pour tout type de domaine E pourvu qu'il soit mesurable. Son application est aisé puisqu'il ne demande qu'une domination.

De plus, c'est un résultat optimal

Preuve du théorème 9.2.3 de convergence dominée :
Puisque $ \left\vert\vphantom{{f_{n}}}\right.$fn$ \left.\vphantom{{f_{n}}}\right\vert$g$ \mathcal {L}$1(E) cela signifie que fg et donc que f$ \mathcal {L}$1(E).

D'autre part, puisque fn + g≥ 0, le lemme de fatou 9.2.2 indique

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f + g$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn + g.

Ce qui implique, en retranchant g :

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn.

Mais on a également que g - fn≥ 0 si bien que

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$g - f$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf$\displaystyle \int_{{E}}^{}$g - fn,

qui entraîne, toujours en retranchant g :

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$ - f$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf$\displaystyle \int_{{E}}^{}$ - fn

D'où

$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$sup$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn.

En conclusion, on a montré que

$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$sup$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$inf$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn

Cela prouve que la limite existe et que cette limite vaut

$\displaystyle \lim_{{n\rightarrow \infty}}^{}$$\displaystyle \int_{{E}}^{}$fn(x)dx = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$f (x)dx.    $\displaystyle \Box$

Théorème de dérivation sous le signe intégral

Théorème 11.2.4   Soit f (x, y) une fonction mesurable et dérivable par rapport à y pour presque tout xE, telle que cette dérivée partielle est mesurable dans E. Si

$\displaystyle \left\vert\vphantom{{\frac{\partial{f(x,y)}}{\partial{y}}}}\right.$$\displaystyle {\frac{{\partial{f(x,y)}}}{{\partial{y}}}}$$\displaystyle \left.\vphantom{{\frac{\partial{f(x,y)}}{\partial{y}}}}\right\vert$g$\displaystyle \mathcal {L}$1(E),

alors

$\displaystyle {\frac{{\partial{}}}{{\partial{y}}}}$$\displaystyle \int_{{E}}^{}$f (x, y)dx = $\displaystyle \int_{{E}}^{}$$\displaystyle {\frac{{\partial{f(x,y)}}}{{\partial{y}}}}$dx.

Théorème de Fubini

Théorème 11.2.5   Soit f une fonction mesurable dans le domaine Ωx×Ωy. Si 0≥f < + ∞ , et si

$\displaystyle \varphi$(x) = $\displaystyle \int_{{\Omega_{y}}}^{}$f (x, y)dy    ψ(y) = $\displaystyle \int_{{\Omega_{x}}}^{}$f (x, y)dx

alors $ \varphi$ et ψ sont mesurables et

$\displaystyle \int_{{\Omega_{x}}}^{}$$\displaystyle \varphi$(x)dx = $\displaystyle \int_{{\Omega_{y}}}^{}$ψ(y)dy = $\displaystyle \iint_{{ \Omega_{x}\times \Omega_{y}}}^{}$f (x, y)dxdy

Théorème 11.2.6   Formule de Jacobi

$\displaystyle \int_{{\Omega}}^{}$f (x)dx = $\displaystyle \int_{{D}}^{}$f (T(u))$\displaystyle \left\vert\vphantom{{J_{T}(u)}}\right.$JT(u)$\displaystyle \left.\vphantom{{J_{T}(u)}}\right\vert$du

$ \left\vert\vphantom{{J_{T}(u)}}\right.$JT(u)$ \left.\vphantom{{J_{T}(u)}}\right\vert$ est la Jacobienne (déterminant du gradient ou Jacobien) de l'application T(u) = x.

choi 2008-12-22