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Application linéaire
Dans toute la suite, sauf indication contraire, un espace vectoriel
désignera un espace vectoriel réel.
Définition 3.2.1
Une application A d'un espace vectoriel E vers un espace vectoriel
F est une application linéaire si
-
A(
pour tout
.
-
A(α
pour tout
et tout scalaire α.
Pour désigner une application linéaire, on lit parfois
homomorphisme, dans un langage plus savant3.2.
On note souvent A
, l'image d'un vecteur
par une
application linéaire A, au lieu de
A(
. C'est
essentiellement parce qu'en représentation matricielle (voir plus
loin) l'application ou la composition s'assimile à un produit de
matrice.
Remarquons que si A est une application linéaire alors on a nécessairement
A(
Proposition 3.2.2
Une application linéaire
est entièrement déterminée par les images des vecteurs d'une base.
En effet, si
(
est une base de E
alors tout vecteur
se décompose de manière unique
Alors la linéarité de A permet de calculer
A(
à partir des
vecteurs
A(
:
A(
Une application linéaire d'un espace vectoriel E à image dans E
est appelée opérateur linéaire sur E (on lit aussi
endomorphisme sur E).
Définition 3.2.3
Si A est un opérateur linéaire sur E qui établit une bijection de
E vers E, on dit que A est inversible. On peut alors
définir l'application réciproque A-1 de E vers E par la
relation
A-1(
A
On a également
A(A-1
et A-1 est linéaire.
Théorème 3.2.4
Soit A un opérateur linéaire sur un espace vectoriel de dimension
finie E, alors les conditions suivantes sont équivalentes
- A est injectif
- A est surjectif
- A est bijectif
Preuve en annexe 1.7.1.
Signalons tout de même que ce théorème n'est plus vrai si E est de
dimension infinie: pensez à l'espace vectoriel des suites numériques
et l'application qui enlève le premier élément de la
suite3.3 qui est une
application surjective de l'espace des suites vers lui même mais qui
n'est pas injective puisque le noyau n'est pas réduit à 0, c'est à
dire la suite infinie de 0..
Encore quelques définitions :
Définition 3.2.5
On note
L(E, F) l'ensemble des applications linéaires
d'un espace vectoriel E vers une espace vectoriel F.
Dans le cas des opérateurs linéaires, au lieu de
L(E, E) on
écrit plus simplement
L(E).
Si A1 et A2 sont dans
L(E, F) et si
α1 et
α2 sont deux scalaires, on définit l'application
α1A1 + α2A2 par
(
α1A1 +
α2A2)
Naturellement on a
(α1A1 + α2A2)∈
L(E, F).
Définition 3.2.6
Si E, F et Z sont trois espaces vectoriels et si
A∈
L(E, F),
B∈
L(F, Z), on définit leur produit BA
comme étant la composée de A et B :
(
BA)
On a alors
BA∈
L(E, Z).
Soulignons que même si
E = F = Z, le produit d'opérateurs linéaires ne commute pas, i.e.
AB≠BA en général.
Définition 3.2.7
Pour
A∈
L(
Rn,
Rm), on peut définir
une norme de A par le sup de tous les vecteurs
| A
|
quand
parcourt la boule unité de
Rn centrée en
0 :
|
A| =

|
A
|.
Par linéarité, on a alors toujours l'inégalité :
|
A
|≤|
A||

|.
Théorème 3.2.8
- Si
A∈
L(
Rn,
Rm) alors
| A| < + ∞ et A est une application uniformément
continue sur
Rn.
- Si
A, B∈
L(
Rn,
Rm) et si
α est un scalaire alors
|
A+
B|≤|
A| + |
B| |
αA| =
α
|
A|.
- Si
A∈
L(
Rn,
Rm) et
B∈
L(
Rm,
Rp) alors
| BA|≤| A|| B|.
Preuve en annexe 1.7.2.
- On note
Rn[X] l'ensemble des polynômes réels de
degré ≤n.
- L'espace des fonctions définies sur un intervalle de
R
(c'est un e.v. de dimension infinie)
- L'ensemble des applications linéaires de
Rn dans
Rm.
- L'espace des matrices n×m (de dimension mn).
- L'ensemble des solutions d'une équation différentielle ordinaire
homogène linéaire à coefficients constants ou non (dimension finie).
- L'ensemble des solutions d'une équation aux dérivée partielles
linéaires homogène.
Exercice : Pour chacun de ces exemples donner un sous-espace vectoriel.
choi
2008-12-22